Pour approfondir....
1. La camara oscura
- 2. L'allégorie de la caverne
- 3. La photographie
- 4. Le papier argentique
1. La Camara oscura
La « Camara oscura » (en italien), est une chambre, « chambre noire » constituée d’un espace clos, ou d’une boite vide, bien fermée, hermétique à la lumière. Permettant de recevoir par projection, une image renversée du paysage extérieur sur l’une de ses parois intérieures. La
Ce phénomène physique étonnant, déjà observé depuis l’antiquité, à la fois magique et troublant, fut très probablement aussi observé fortuitement dans les cavernes dès l’aube de l’humanité.
C’est curieusement le même phénomène optique qu’utilise la nature concernant le fonctionnement de nos yeux.
L’intérieur de l’œil est une petite chambre et l’image projetée sur la rétine est inversée elle aussi, l’iris jouant le rôle du sténope.
Et c’est aussi le cas concernant tous les appareils classiques de capture d’images.
Buchmann
La lumière pénètre la chambre par un orifice unique et très fin appelé « sténope »
Ce petit trou d’épingle est central; situé bien au milieu de la paroi opposée à celle dont on désire observer la projection inversée de l’image. L’image extérieure se projette donc sur la paroi opposée au trou.
Cette technique fut reprise à la renaissance par des artistes, pour peindre avec précision des paysages en approchant au mieux les proportions exactes et les perspectives.
Puis au début du XIXème siècle, avec l’invention de la photographie, une feuille sensible à la lumière est disposée au fond de la chambre face au sténope.
2. Allégorie de la caverne
Il s’agit d’une expérience de pensée proposée par Platon il y a 2400 ans:
Platon peint par Raphaël
Ainsi est-il possible de transposer cette situation, à l’état approximatif de nos propres certitudes, qui pourraient donc, elles aussi, être erronées.
Ce texte vise ainsi à semer le doute concernant les certitudes humaines.
Sculpture du buste de Platon
Si des humains isolés dans une grotte étaient depuis toujours, tenus ligotés, dos à l’entrée, et dans l’ignorance de toutes les réalités évidentes qui sont les nôtre, ils auraient une idée très éloignée de nos vérités et seraient pourtant convaincus de détenir la connaissance exacte des réalités telles qu’ils les perçoivent.
L'allégorie de la caverne
Doutes, certitudes, ombres, lumières, vérités, entêtement, connaissances, sont les thèmes récurrents associés à cette approche initiatique.
Le doute philosophique, une certaine remise en question de nos certitudes et donc beaucoup d’humilité, d’ouverture d’esprit.
Le texte écrit par Platon relate les paroles de Socrate dans le livre VII de « La République ».
Il est très probable qu’il soit nettement plus ancien et qu’il ait été transmis par tradition orale depuis des générations bien antérieures et dont nous ignorons forcément l’origine.
Buchmann
L'allégorie de la caverne
3. La Photographie
On utilise familièrement ce mot tout en ignorant souvent son sens étymologique.
Composé de deux mots d’origines grecques distinctes: « photos » signifiant « lumière », « graphein » signifiant à la fois écriture, peinture ou dessin.
Ce mot a été très probablement inventé par Nièpce ou par Daguerre qui sont à l’origine de cette technique et auraient inventé ce mot apparu au milieu du XIXème siècle.
Ce mot a été très probablement inventé par Nièpce ou par Daguerre qui sont à l’origine de cette technique et auraient inventé ce mot apparu au milieu du XIXème siècle.
Louis Daguerre 1787 -1851
Si le support papier photosensible est habituellement insolé rapidement et simultanément sur toute sa surface par une opération qui se produit instantanément, dans ma pratique, la feuille de papier argentique est parcourue progressivement, avec lenteur. Le pinceau lumineux chemine intentionnellement sur la surface, ne brûlant donc pas simultanément et instantanément toutes les zones déflorées.
L’opération est irrévocable, et donc aucun repentir n’est envisageable.
Camara oscura
Ce n’est qu’après avoir ressenti ou pressenti l’aboutissement de l’intention, estimant le dessin terminé, que la feuille, toujours vierge en apparence, sera plongée, toujours dans l’obscurité, dans un bain révélateur.
Alors la chimie opère lentement et finalement le projet apparait, toujours dans la pénombre, tant que la feuille n’est pas plongée dans un bain chimique de fixation définitive.
1ère photographie encore accessible actuellement, prise depuis la fenêtre de la maison de Nicéphore Niépce de Saint-Loup-de-Varennes
Dessiner et écrire avec de la lumière peut paraitre équivoque s’agissant de cette discipline artistique de production des images, mais elle s’inscrit pourtant pleinement dans le domaine de la photographie puisque je dessine avec de la lumière, cela peut paraître intrigant, mais je réalise effectivement des photographies.
Des photocalligraphies pour désigner ma pratique par ce néologisme dont l’acronyme sera « PCG » Photo Calli Graphies.
Je conserve cette dénomination même si ma pratique évolue également depuis peu vers le dessin.
Nicéphorre Niépce 1765 - 1833
Le résultat demeure invisible durant toute la durée de l’opération, étant donné l’obscurité ambiante obligatoire,
la feuille de papier argentique demeurera blanche!
Immaculée et pourtant irréversiblement corrompue par la coruscation de mon faisceau lumineux.
Appareil photographique numérique en coupe
1ère photographie d'êtres humains prise par Louis Daguerre
4. Le papier argentique
« Argentique » est un mot utilisé en raison du métal déposé chimiquement, mais participent également à cette pratique de fixation d’image, toutes sortes de matières sensibles pouvant réagir à l’exposition d’une lumière, comme le bitume de Judée, ainsi que d’autres substances sensibles, même les gélatines issues de graisses animales!
Sulfure d'argent
Ce procédé n’est plus d’actualité depuis les technologies numériques apparues vers la fin du XXème siècle.
Il est à noter donc que l’ensemble de ces procédés compliqués à mettre en œuvre furent récemment détrônés, par l’hégémonie actuelle du tout numérique, nettement plus économique et tellement plus rapides associé à l’immédiateté du résultat.
Daguerotype de Honoré de Balzac
La feuille de papier photographique est donc enduite d’une pellicule photosensible.
La lumière étant un excellent catalyseur chimique oxyde l’argent, les sels d’argent qui y sont sensibles noirciront irrévocablement. Ils sont plus ou moins altérés en fonction de leur temps d’exposition.
Ce temps d’exposition permet d’obtenir des contrastes du noir au blanc en passant par toutes les nuances intermédiaires de gris.
Schéma de l'action du bitume de Judée
Actuellement, des adeptes, des nostalgiques, développent un goût pour l’aspect vintage, des hipsters, qui tout comme pour les « lassitudes du tout numérique » vivent un véritable retour d’engouement pour les supports analogiques. Ces personnes ont un goût comparable à celui constaté pour l’attirance envers les disques vinyles!
Cuves de développement d'un laboratoire argentique
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